La guerre d’Algérie des harkis :
histoire militaire, mémoires douloureuses
L’Établissement de communication et de production audiovisuelle de la défense (ECPAD), qui conserve les archives photographiques et filmiques des différents conflits français, dispose dans ses fonds sur la guerre d’Algérie de nombreux reportages photographiques et d’extraits de films qui permettent d’aborder la place des harkis dans la guerre d’Algérie. Les fonds de l’ECPAD permettent également d’illustrer le devenir des harkis après 1962 (embarquement sélectif vers la France, installation précaire dans les premiers camps) ainsi que les étapes de la politique mise en place par l’État qui conduit à la reconnaissance tardive de cette mémoire douloureuse.
Il s’agit ainsi de s’inscrire pleinement dans le contenu de l’appel à projets qui invite à mettre en avant les groupes mémoriels, dont celui des harkis et de leurs descendants. Il s’agit également, et tout autant, de rappeler les enjeux de la structure de production de la section du service cinématographique des armées (SCA) d’Alger et des objectifs de diffusion de l’institution militaire afin de contextualiser et d’historiciser les ressources ici proposées à l’analyse des élèves et de leurs enseignants.
La ressource proposée se compose de trois entrées :
Entrée 1 – La participation militaire : nature et statut
A-Nature de la participation militaire
Ressource photographique

Maghzens devant la Section administrative spécialisée (SAS). Pirette (Région d’Alger), juin 1956. ©Berger/SCA/ECPAD/Défense/ ALG 56-114 R30

Les harkis examinent les fusils de chasse qu’ils recevront lors du défilé du 14 juillet. Sétif (Algérie), 14 juillet 1956. ©Durieux/SCA/ECPAD/Défense/ ALG 56-158R28

Les harkas attendent les ordres pour poursuivre la progression lors d’une opération. Région de Constantine, 27 octobre 1956. ©Vinant/SCA/ECPAD/Défense/ ALG 56-312 R6

Remise d’armes au groupe d’auto-Défense (GAD) du regroupement d’El-Hammam. Région de Constantine, octobre 1960. ©René Autones/SCA/ECPAD/Défense/ ALG 60-351 R 24

Le groupe d’autodéfense (GAD) de Talioune. Région de Palestro, septembre 1959. ALG 59-370 R 16 ©Colin/SCA/ECPAD/Défense/ALG 59-370 R 16

Un harki faisant partie de la troupe venue sécuriser le marché discute avec des habitants des douars environnants. Ben Daoud (région de Constantine), septembre 1956. ©Jacques Fatio/SCA/ECPAD/Défense/ ALG 56-231 R16
B- un statut de supplétif
Ressource photographique

Les harkas montées défilent à l’occasion des commémorations du 11 novembre. Bougie (région de Constantine), 11 novembre 1956. ©Raymond Varoqui/SCA/ECPAD/Défense/ ALG 56-323 R24

Remise d’un fanion à une harka à l’occasion des commémorations du 11 novembre. Bougie (région de Constantine), 11 novembre 1956. ©Raymond Varoqui/SCA/ECPAD/Défense/ ALG 56-323 R12

Robert Lacoste, ministre résident en Algérie décore un harki. Ouled Taïer (région de Constantine), juin 1957. ©Michalowski/SCA/ECPAD/Défense/ ALG 57-315 R35
Ressource filmique
35 mm noir et blanc sonore – durée : 1 min. 28 s.
©SCA/Algérie/ECPAD/ ACT 5507
Résumé tel que dans le traitement documentaire :
Rassemblement à Ouled Dahman (Kabylie). Après le massacre de Palestro (18 mai 1956), l’armée mène des opérations militaires d’envergure et tente de rallier les populations kabyles à la cause française. Les militaires, harkis et villageois font une haie d’honneur aux officiers français, avant la traditionnelle montée des couleurs. Distribution d’armes aux hommes des villages constitués en groupes d’autodéfense (GAD).
Entrée 2 – Quitter l’Algérie, s’installer en France
A-Quitter l’Algérie
Ressource filmique
Résumé tel que dans le compte rendu d’origine:
Dans la région de Bône, un camp de réfugiés est protégé et administré par le 1er bataillon du 26e RIM. Petit à petit ces réfugiés, qui sont des familles de harkis, sont embarqués pour la France. C’est sous un temps pluvieux que nous avons pu assister au départ d’une centaine de ces familles.
B-Vivre en camp
Ressource filmique
35 mm noir et blanc sonore – durée : 6 min. 01 s. ©SCA/ECPAD/ SERIE 8328
Résumé tel que dans le traitement documentaire :
Montage sonore non titré sur la vie des harkis installés en France dans le camp Joffre, situé sur les communes de Rivesaltes et Salses (Pyrénées-Orientales) et dans le camp de Saint-Maurice-l’ Ardoise dans le Gard. Rapatriés en métropole au terme de la guerre d’Algérie, ils sont en attente d’une solution d’hébergement. Le reportage présente les activités des harkis et leur famille, les différentes installations des camps (dispensaire, enseignement scolaire et professionnel) et les services médico-sociaux qui leur sont proposés.
Entrée 3 -La reconnaissance nationale d’une mémoire douloureuse
A- Les années 1980, les premiers pas
Ressource filmique
Résumé :
Le 9 décembre 1989, Gérard Renon, secrétaire d’Etat à la Défense dans le gouvernement Rocard, remet, dans la cour d’honneur des Invalides à Paris, une série de décorations (dans l’ordre de la Légion d’honneur et dans l’ordre de la Médaille militaire) à neuf anciens harkis et prononce un discours.
B- La première cérémonie nationale
Ressource filmique
Résumé tel que dans le traitement documentaire :
Jacques Chirac, président de la République, préside la première cérémonie nationale en hommage aux anciens combattants Harkis dans la cour d’honneur des Invalides, le 25 septembre 2001.
Le détachement interarmées composé d’unités ayant eu des Harkis durant la guerre d’Algérie lui rend les honneurs. La Nouba du 1er régiment de tirailleurs avec sa mascotte et la fanfare du 1er régiment de Spahis sont présents. Jacques Chirac inaugure une plaque en mémoire aux anciens combattants Harkis où est inscrit l’article de la loi de reconnaissance de 1994. Un trompettiste de la musique de la garde républicaine entame alors la musique de la cérémonie aux morts. Le président, après avoir remis des décorations aux Harkis (deux légions d’honneurs, la médaille militaire et l’ordre national du mérite), salue les porte-drapeaux, pose en photo avec les décorés puis salue les généraux avant son départ en voiture.