Jacques Perrin a toute sa carrière été intimement lié aux armées. De son rôle de Maxence, jeune marin romantique dans Les Demoiselles de Rochefort, au lieutenant de vaisseau Willsdorff du Crabe-Tambour, en passant par le capitaine Caron dans L’Honneur d’un capitaine ou l’inoubliable sous-lieutenant Torrens de la 317e Section, Jacques Perrin était un homme qui incarnait avec force et romantisme la singularité militaire.

Son amitié avec Pierre Schoendoerffer lui a fait connaître très tôt le Service cinématographique des armées. Il s’en est rapproché progressivement, tombant amoureux des archives qui y sont conservées. Devenu réalisateur, il a su les magnifier avec son complice Éric Deroo en réalisant le film documentaire L’Empire du Milieu du Sud en 2010 que l’ECPAD a coproduit avec Galatée Film. Il revenait régulièrement au fort d’Ivry rencontrer aussi bien les opérateurs que les archivistes, conscient que la richesse de l’établissement se situait dans cette réunion des métiers. Jacques Perrin déclarait en 2010 « la guerre est un prétexte pour filmer les hommes » en ajoutant immédiatement « il y a une école à l’ECPAD […], un enseignement sur l’apprentissage de la vie ».

Nous devions nous retrouver, une nouvelle fois, pour la soirée que l’ECPAD a organisé en hommage à Pierre Schoendoerffer. Mais Jacques Perrin tournait alors en Guyane et regrettait de ne pas être des nôtres pour commenter les images de la 317e Section. Quelques jours plus tard, il s’en est allé retrouver Pierre Schoendoerffer et Bruno Cremer, ses vieux amis, là-haut, au-dessus des nuages…

Laurent Veyssière