La France ? L’ECPAD aux 28e Rendez-vous de l’histoire de Blois
Publié le 29 septembre 2025

À l’occasion des 28e Rendez-vous de l’Histoire de Blois, dont le thème est « La France ? », l’ECPAD, partenaire historique du festival, propose d’explorer ce qui a construit la France en nation, à travers les archives audiovisuelles conservées au fort d’Ivry-sur-Seine.
Ateliers pédagogiques, ciné-conférence, exposition… Suivez le guide :
JEUDI 9 OCTOBRE 2025
- De 9h à 10h30 : Atelier pédagogique « L’Algérie, c’est la France ? Regards du service cinématographique des armées (1954-1962) »
Salle 23 à l’INSPÉ, 9 avenue Paul Reneaulme, avec Nadia WAINSTAIN et Sébastien DENIS
En 1954, François Mitterrand réaffirmait avec force : « l’Algérie, c’est la France ! ». À partir de 1958 cependant s’opère une évolution vers l’acceptation de l’indépendance algérienne, et il s’agit d’y préparer l’opinion. L’État mobilise dans ce sens le Service cinématographique des armées (SCA) : ses productions sont des sources précieuses pour étudier ce retournement, particulièrement appropriées à un usage pédagogique, comme nous l’envisagerons – extraits de films à l’appui.
- De 16h30 à 18h : Table ronde « Photographies (post)coloniales de l’Afrique subsaharienne vues depuis la France : regards officiels, regards décentrés (1919-1986) »
Salle du Conseil municipal de l’Hôtel de ville de Blois, 9 place Saint-Louis, avec Christine BARTHE, Inès BOUFOUCHK, Laura PENNANEC’H et Aline PIGHIN
Comment la photographie permet d’interroger les représentations d’une France (post)coloniale ? Plusieurs institutions dont l’ECPAD conservent des photographies de l’Afrique subsaharienne et de Madagascar des années 30 aux années 80 produites par l’administrateur colonial et le ministère de la Coopération. En étudiant leur contexte de production, d’acquisition et de diffusion, on peut voir qu’elles sont un miroir des valeurs et d’une identité que la France souhaite projeter en métropole comme dans ses colonies puis, après les décolonisations, auprès des États nouvellement indépendants.
- De 20h à 21h : Soirée d’ouverture du cycle cinéma et remise du prix du projet documentaire
Salle 1, au cinéma les Lobis, 12 avenue du Maréchal Maunoury
VENDREDI 10 OCTOBRE 2025
- De 11h45 à 13h : Carte blanche à Allary Éditions – La libération de la France, à travers l’objectif des reporters de guerre
Salle du tribunal correctionnel, au Tribunal Judiciaire, 1 place de la République, avec Alexandra BERDEAUX
Quand un historien spécialiste de la Seconde Guerre mondiale et un documentaliste audiovisuel de l’ECPAD mettent leurs connaissances et leurs expertises en commun pour proposer un nouveau récit, en images, d’un épisode méconnu de la libération de la France.
Dans le cadre du 80e anniversaire de la libération des poches de l’Atlantique et de la mer du Nord, Stéphane Simonnet et Constance Lemans-Louvet dialogueront autour du travail et des clichés des reporters de guerre, français et allemands, ayant « couvert » la libération des dernières poches de résistance allemandes dans la France libérée, entre septembre 1944 et mai 1945.
Mais au-delà du contexte historique de la fin du conflit, il conviendra également d’aborder un certain nombre de questions autour de l’image et de la photographie de guerre. Que représentent ces photographies ? Qui en sont les auteurs ? Qui se cache derrière l’objectif ? Dans quels contextes ont-elles été réalisées ? Information, propagande ? À qui sont destinés ces reportages réalisés sur le terrain ?
- De 15h45 à 17h : Ciné-conférence « L’Alsace mise en scène : 1915 – 1955 »
Centre de la résistance, de la déportation et de la mémoire, 6 place Victor Hugo, avec Margaux BLONDEL, Albane BRUNEL et Odile GOZILLON-FRONSACQ
Comment l’armée utilise-t-elle le medium cinématographique pour représenter l’Alsace et la Lorraine au XXe siècle ? Fictions lyriques, discours propagandiste, hommages aux combattants, célébration de la libération sont autant de manières de donner à voir la terre perdue puis reconquise. Ces mises en scène évoquent par métonymie la situation de la France entière. Elles cristallisent les enjeux politiques et symboliques, de frontières et d’identité, soulevés au cours des conflits et permettent de nous interroger sur le statut de l’image en temps de guerre et son impact sur les territoires.
- De 16h à 17h : Inauguration de l’exposition « Photographier l’industrie en guerre : un récit sous contrôle »
Espace Michel Delpech et salle Lavoisier, au Conseil départemental de Loir-et-Cher, 1 place de la République, avec Alexandra BERDEAUX et Daniel COUTELIER
SAMEDI 11 OCTOBRE 2025
- De 11h30 à 13h : Ciné-conférence « L’Algérie 1954-1962 : « la France ? » dans l’œil du Service cinématographique des armées (SCA) »
Salle 2 au cinéma les Lobis, 12 avenue du Maréchal Maunoury, avec Sébastien DENIS, Floriane GERMAIN et Justine GIRARD
À la suite des événements de la Toussaint 1954, la France et son armée se trouvent engagées dans le conflit algérien. Entre 1954 et 1964, plusieurs dizaines d’opérateurs du SCA assurent la couverture en images des opérations militaires ou de pacifications menées. Ces films du SCA, qui datent de trois moments très différents de la guerre d’indépendance algérienne (1955, 1958 et 1962), ont en commun de mettre en avant la supposée « action civilisatrice » de la France, pays ancré dans la modernité qui entend montrer comment ses actions rendent l’Algérie elle aussi moderne, riche et démocratique, sans jamais mentionner les indépendantistes.
DIMANCHE 12 OCTOBRE 2025
- De 11h30 à 13h30 : Ciné-conférence « La belle vie sous Vichy ? Une certaine image de la France à travers la propagande cinématographique »
Salle 2 au cinéma les Lobis, 12 avenue du Maréchal Maunoury, avec Constance LEMANS-LOUVET, Guillaume VERNET et Dimitri VEZYROGLOU
Coproduit par le Service cinématographique de l’armée (SCA) en 1941, le film La Belle Vie de Robert BIBAL (50 min) véhicule, sous couvert de fiction, la propagande du régime. Il présente l’histoire romancée de quatre hommes qui racontent tour à tour les raisons de leur engagement dans l’armée d’armistice, incarnant chacun à sa manière les valeurs du pétainisme. La ciné-conférence, sous la forme d’un dialogue à trois voix, étudiera ce film au statut remarquable au sein de la politique cinématographique de Vichy ainsi que ses multiples enjeux historiques. Plus largement, il s’agira aussi à partir de cette étude, axée sur les relations entre le cinéma et ses usages politiques, de pointer quelques autres lieux du renouvellement historiographique en cours s’agissant du cinéma en France durant la Seconde Guerre mondiale, en écho au dernier numéro de 1895 revue d’histoire du cinéma (No 105, printemps 2025).