Au bout de deux ans d’engagement, le cursus nécessite de passer le certificat militaire élémentaire (CME) qui dure sept semaines et permet d’accéder au grade de caporal.
Il s’agit d’un stage d’aguerrissement très difficile que Julien aurait pu effectuer dans n’importe quelle unité, mais dès septembre 2018 il avait choisi le 93e régiment d’artillerie de montagne (RAM).
La spécificité et l’esprit « montagne » de cette unité allaient lui assurer un stage difficile mais haut en couleur et formateur.
La formation s’est si bien déroulée qu’à l’issue, il lui a été proposé de venir passer, le moment venu, le brevet de ski militaire (BSM) avec la même 4ème batterie (une batterie est le nom d’une compagnie dans les régiments d’artillerie).
C’est ainsi que trois ans plus tard, tout juste sorti de l’École nationale des sous-officiers d’active (ENSOA) de l’armée de Terre, il est retourné au 93e RAM afin d’y obtenir le BSM.
La formation pour l’obtention du brevet de ski militaire a duré trois semaines :
- Une première semaine de formation physique et technique au chalet militaire de l’Alpe d’Huez, avec prise en main du matériel de montagne et longues ascensions pour s’habituer peu à peu à l’altitude et à l’effort propre à la discipline. L’accent est mis sur la sécurité et le secourisme en cas d’avalanche ou de blessure en haute montagne.
- La deuxième semaine est une semaine d’aguerrissement. Les stagiaires sont isolés dans un refuge au cœur des montagnes (les Drayères). Ils dorment une nuit dans la neige, en igloo, et poursuivent les ascensions avec une météo bien souvent extrême.
- La troisième semaine s’articule autour des différents tests. L’épreuve la plus redoutée, car éliminatoire, est celle de l’ascension de 1300 m de dénivelé positif en moins de 3h en ski de randonnée (peaux de phoque).
(En ski-alpinisme, connu également sous l’appellation ski de randonnée ou ski de montagne, ainsi qu’en ski de randonnée nordique, le terme peau de phoque désigne la bande de tissu collée à la semelle du ski pour qu’il ne glisse que dans un sens, permettant ainsi de remonter une pente).
À l’issue de cette formation, la 4ème batterie et plus largement le 93e RAM l’ont définitivement adopté en lui remettant la fameuse « tarte » des troupes de montagne et l’insigne du choucas marquant le premier échelon de qualification montagne.
Julien revendique son double attachement à l’ECPAD et à un régiment. Il se sent tout autant en famille au Fort d’Ivry qu’à Varces, deux mondes très différents. Le premier est un établissement interarmées, le second lui rappelle qu’il est avant tout un militaire de l’armée de Terre.
Une semaine après la fin de son stage, il a été directement envoyé sur un reportage d’une semaine à Modane, où se trouve le groupement d’aguerrissement montagne (GAM), pour le tournage d’un numéro du Journal de la Défense (JDEF) dont le sujet était la cohésion.
Julien a dû suivre des stagiaires qui, à leur tour, accomplissaient les épreuves nécessaires à l’obtention du brevet de ski militaire. Mais cette fois, il devait accompagner la troupe avec du matériel audiovisuel lourd et encombrant, tout en gardant une attention constante sur son assurage. S’il n’avait pas reçu une formation spécifique à la montagne, il n’aurait probablement pas pu mener à bien la mission et interviewer des stagiaires en haut de cols ou de falaises, dans des conditions climatiques particulièrement rudes.
Cette mission lui a fait prendre conscience qu’il n’est pas un technicien audiovisuel comme les autres : il est au service des armées et doit pouvoir les suivre sur tous les théâtres d’opération et quel que soit l’environnement dans lequel elles évoluent. Pour cela, il est nécessaire de développer certains savoir-faire spécifiques et de maintenir constamment sa forme physique au plus haut niveau.