1/ Après une première collaboration en 2019 avec l’exposition Raymond Depardon, 1962-1963, photographe militaire, le musée national de la Marine (Toulon) et l’ECPAD renouvellent l’expérience cette année avec Plongée, contre-plongée : les sous-marins dans l’objectif. Pouvez-vous revenir sur la genèse de ces projets ?
L’exposition Raymond Depardon, 1962-1963, photographe militaire est le fruit d’une collaboration sans précédent entre quatre institutions du ministère des Armées : l’ECPAD, le musée national de la Marine, l’École du Val-de-Grâce (Service de santé des armées) et la Direction des patrimoines, de la mémoire et des archives (DPMA) du ministère des Armées. Cette double exposition, conçue en relation étroite avec Raymond Depardon, a été présentée au musée national de la Marine à Toulon du 17 mai au 30 décembre 2019 et dans le cloître au musée du Service de santé des armées (École du Val-de-Grâce) à Paris du 1er octobre 2019 au 30 janvier 2020, prolongée jusqu’au 30 avril 2020. Elle a permis de montrer au public un fonds inédit de photographies, conservées dans les archives de l’ECPAD et réalisées par Raymond Depardon lors de son service militaire, effectué entre 1962 et 1963 à la revue TAM (Terre, Air, Mer). La version toulonnaise de l’exposition sera présentée au musée des beaux-arts et d’archéologie de Châlons-en-Champagne du 2 octobre 2021 au 7 février 2022.
L’exposition Plongée, contre-plongée : les sous-marins dans l’objectif, présentée au musée national de la Marine du 24 juin au 31 décembre 2021, marque la poursuite de ce partenariat au long cours entre l’ECPAD et le musée et permet également de renforcer les liens entre les deux institutions et leurs équipes. Ce projet est né en 2018, quand le conseil départemental de Loir-et-Cher est devenu parrain du SNLE Le Terrible, sur proposition de l’Association des Villes Marraines des forces armées (AVMfa). C’est dans ce cadre qu’est née l’idée de l’exposition, conçue par les services de l’ECPAD et présentée à l’occasion de la 23e édition du festival Les Rendez-vous de l’histoire de Blois en octobre 2020. La reprise et l’adaptation de ce projet au musée national de la Marine permet une plus grande visibilité de cette exposition pour le public. Le contenu scientifique et le sujet – retracer l’épopée technologique et humaine des submersibles depuis plus d’un siècle – font écho aux thématiques du musée de Toulon, notamment la section de son parcours permanent consacrée aux sous-marins. Le médium photographique – une cinquantaine de tirages et un film – permet une compréhension aisée de ce monde pour le grand public, qu’il soit simple curieux ou spécialiste.
2/ Le musée national de la Marine à Paris s’apprête à rouvrir ses portes en 2022 après cinq années de travaux. L’ECPAD a accompagné le musée avec la réalisation d’une web-série intitulée Au cœur d’une métamorphose, permettant de suivre les travaux. Comment s’est déroulée cette collaboration d’un autre genre ?
Pour ce projet, le musée mène une étroite collaboration avec l’ECPAD sur plusieurs années puisque la web-série a pour objectif de couvrir la totalité du chantier de cette rénovation. Une convention a même été signée entre nos deux institutions à cette occasion.
Plusieurs saisons sont programmées et nous arrivons actuellement à la fin de la saison 2. La saison 1 a débuté dès la fermeture des portes du musée à Chaillot en 2017. Elle compte huit épisodes dédiés au déménagement des collections vers les réserves de Dugny (Seine-Saint-Denis), préalable au début des travaux de rénovation et moment exceptionnel dans la vie d’un musée. Cette opération complexe débute par le chantier des collections. On y suit les différents acteurs de ce chantier (conservateurs, restaurateurs, régisseurs, etc.) et ses grands moments, dont la sortie du Canot de l’Empereur, en perçant à nouveau un trou dans le mur du musée comme lors de son installation en 1945, jusqu’à son arrivée à Brest aux Ateliers des Capucins, où il est maintenant exposé de manière pérenne.
La saison 2, actuellement en cours de réalisation, est consacrée au chantier architectural et muséographique de Chaillot. Alors que le tout dernier objet quitte le musée, une nouvelle étape commence au son des marteaux piqueurs et des engins de chantier. Avant d’entamer sa métamorphose, le musée ouvre ses portes pour la conférence de presse de lancement des travaux : l’occasion de présenter le projet architectural définitif, le projet muséographique et la nouvelle identité du musée. Vient ensuite le temps des travaux : les murs sont mis à nu, les espaces vidés de toutes vitrines ou cimaises, prêts à accueillir le futur musée. Au centre de conservation et de ressources du musée, les œuvres se préparent elles aussi pour leur grand retour. Cette deuxième saison plonge le spectateur au cœur des travaux du musée avec les différents acteurs de la rénovation. L’ECPAD collabore pleinement au projet, avec l’ensemble de ses savoir-faire, et nous permet de conserver la trace et la mémoire de ce moment essentiel dans l’histoire du musée. Chaque épisode est préparé en amont entre les équipes éditoriales du musée et de l’ECPAD, tourné avec une équipe mixte et finalisé grâce de nombreux échanges.
3/ L’ECPAD est également partenaire du musée avec l’apport d’archives dans le futur parcours permanent. Pouvez-vous nous en dire plus ?
L’ECPAD va apporter au musée un certain nombre de ressources audiovisuelles et documentaires sur les futures thématiques présentées dans le parcours. Nous pouvons notamment citer des ressources en lien avec la lutte contre le narcotrafic et la piraterie, le rôle de service public de la Marine, la lutte contre la pollution, la Marine dans les guerres mondiales. Ces éléments seront présentés in situ, dans les dispositifs de médiation, et également dans le compagnon de visite. Ils permettront de mettre en valeur la variété des rôles de la Marine nationale et sa riche histoire, tout au long du parcours du futur musée.