Soixante-dix ans après sa création, le cours de nageur de combat (CNC) est toujours la formation sélective la plus impitoyable des armées.
Depuis 1952, à peine plus de 1 000 élèves de l’armée de Terre et de la Marine nationale ont reçu le certificat de nageur de combat.
Ces hommes-grenouilles sont les seuls combattants capables de mener des attaques subaquatiques en haute mer.
Pendant sept mois, les élèves du CNC apprennent les rudiments du métier : infiltration par air ou par mer, navigation et orientation plusieurs heures sous l’eau et enfin pose de charge explosive sur une cible portuaire ou maritime.
Dans la Marine, le commando Hubert est l’unité emblématique de ces nageurs de combat triés sur le volet.
Exceptionnellement, l’ECPAD a pu suivre les étapes clés de cet enseignement réservé à une élite et dispensé par l’École de plongée de Saint-Mandrier (Var).
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Textes : Grégoire Chaumeil
Un élève du cours de nageur de combat grée l’équipement nécessaire à une mission d’infiltration de nuit.
Département du Var, 2022. © Olivier Le Comte/ECPAD/Défense Réf.: 2022_ECPAD_093_O_002_029
Ils rejoignent une embarcation de soutien. Là, ils se mettent à l’eau pour une plongée de plusieurs heures dans l’obscurité la plus totale.
Département du Finistère, 2022. © Olivier Le Comte/ECPAD/Défense Réf.: 2022_ECPAD_093_O_003_174
Silhouettés par les reflets de la lune sur la surface, les élèves progressent discrètement lors d’une mission d’exfiltration en Méditerranée.
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Au petit matin, les masques réfléchissent la lumière de l’océan. Les élèves s’apprêtent à plonger pour une mission de d’infiltration/destruction.
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Les élèves s’entraînent à l’infiltration sous voile après un saut en ouverture automatique.
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Ils réalisent ce jour-là quatre sauts en parachute à ouverture automatique à plus de 300 mètres d’altitude. Juste avant de toucher la surface, le parachutiste doit se libérer de son harnais et se laisser chuter. Le saut à la mer est un vecteur de mise en place pour les opérations spéciales.
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Les élèves progressent vers un nouvel objectif lors d’une nage de 15 kilomètres.
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Infiltrés sur un îlot, dilués dans le monde civil et dissimulés par la végétation, les élèves élaborent le projet d’attaque de leur nouvelle mission.
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Sur un îlot en Méditerranée, les élèves préparent leur moyen d’infiltration privilégié : le kayak.
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Le raid en kayak est l’une des épreuves historiques du cours nageur de combat.
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Les élèves parcourent en deux jours les 100 kilomètres qui les séparent de leur objectif final.
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Si son usage en opération est moins courant aujourd’hui, le kayak possède encore des qualités tactiques inégalées. Basse sur l’eau, effilée et démontable, l’embarcation est d’une grande discrétion. Département du Gard, 2022.
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Sur le fleuve, « à bras fermes », les élèves franchissent les obstacles. Département du Gard, 2022. © Olivier Le Comte/ECPAD/Défense Réf.: 2022_ECPAD_093_O_001_097
C’est aussi une école de la volonté. Plusieurs heures de navigation usent les corps et les nerfs des plus aguerris.
Département du Gard, 2022. © Olivier Le Comte/ECPAD/Défense Réf.: 2022_ECPAD_093_O_001_084
Au cours du raid, il arrive parfois, malgré leurs efforts de discrétion, que les élèves surprennent les pêcheurs.
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À la confluence du fleuve et de la rivière. Les élèves doivent parfaitement maîtriser ce passage de l’élément liquide à la berge qu’ils appellent « le changement de milieu ». Mais les nageurs de combat apprécient modérément la terre ferme sur laquelle ils sont tactiquement plus vulnérables.
Département du Gard, 2022. © Olivier Le Comte/ECPAD/Défense Réf.: 2022_ECPAD_093_O_001_189
Harassés, les futurs nageurs réalisent ensuite une plongée qui parachève cette épreuve.
Sobriété du geste, économie du verbe : les élèves disparaîtront de la surface aussi discrètement qu’ils sont arrivés. Département du Gard, 2022. © Olivier Le Comte/ECPAD/Défense Réf.: 2022_ECPAD_093_O_001_224
Pour remplir sa mission, le nageur de combat doit s’orienter sans jamais refaire surface, et conserver une parfaite maîtrise du temps et de sa profondeur d’immersion. Mais une fois sous l’eau, pas question de GPS ou d’objets connectés. Le chef de mission possède une planchette de navigation équipée d’un compas et d’un profondimètre. Quant au coéquipier, il est le « gardien du temps ». La mémoire des hommes en noir fait le reste : ils naviguent sous la surface en retenant des dizaines de caps et de temps différents.
Département du Gard, 2022. © Olivier Le Comte/ECPAD/Défense Réf.: 2022_ECPAD_093_O_001_233
L’attaque par nageur de combat démontre qu’un homme seul et audacieux peut réduire à l’impuissance la plus robuste coque de guerre là où elle est la plus vulnérable, sous la ligne de flottaison. En France, ce nouveau genre de combattant subaquatique doté d’une capacité de nuisance considérable au prix d’un entrainement intensif fait son apparition au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.
Département du Gard, 2022. © Olivier Le Comte/ECPAD/Défense Réf.: 2022_ECPAD_093_O_001_240
Sous les regards médusés des touristes prenant une collation, les élèves reconditionnent leur matériel de plongée et leur moyens d’infiltration sur une plage « amie ». La mission est enfin achevée.
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