Ancienne élève de l’École normale supérieure de Paris et agrégée d’histoire, Solène Amice est actuellement doctorante en histoire contemporaine à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Sa thèse porte sur la sauvegarde du patrimoine français durant la Première Guerre mondiale. La chercheuse s’intéresse à toutes les actions de sauvegarde au sens large : protection des monuments par des sacs de sable, évacuation d’œuvres d’art ou encore les dépôts où sont conservés les œuvres évacuées.
Ses recherches à l’ECPAD lui ont permis de consulter un fonds d’archives portant sur les activités du Service de protection des monuments et œuvres d’art en zone des armées, actif de l’été 1917 à l’automne 1919. À cette époque, des photographes de la Section photographique et cinématographique de l’armée (SPCA) étaient rattachés à ce service. « J’ai été étonnée de trouver tant d’archives à l’ECPAD : on peut par exemple obtenir plus d’une dizaine de photographies sur l’évacuation d’une œuvre unique traitant de tout le processus d’évacuation, depuis son lieu d’enlèvement jusqu’à son arrivée au dépôt », explique Solène Amice. Une image a particulièrement marqué la doctorante au cours de ses recherches à l’ECPAD, celle de deux officiers nettoyant un tableau dans une arrière-cour à La Ferté-Milon (Aisne). « Cette photographie a été prise le 18 juillet 1918, soit le lendemain du début de la contre-offensive alliée à La Ferté-Milon, à une dizaine de kilomètres à peine de la ligne de front : elle me frappe par son aspect paisible et très calme alors que les évènements qui se déroulent sur le front sont particulièrement violents, à un moment décisif de la guerre », souligne-t-elle.
Grâce à ses recherches à l’ECPAD, Solène Amice a pu enrichir sa thèse en donnant corps à des descriptions collectées dans les archives administratives. Les nombreux détails logistiques et techniques qu’elle a pu trouver dans les fonds de l’établissement lui ont permis de compléter son travail sur les acteurs, leurs représentations, leurs techniques et leurs évolutions, cela afin d’inscrire sa thèse dans une histoire culturelle, anthropologique et visuelle de la Grande Guerre.