Loan Peuch est étudiant en Master 2 Histoire de l’Art à Paris 1 Panthéon Sorbonne.

Après un bac STMG et une licence de cinéma à Paris 3, il a entamé un Master 1 Histoire de l’Art sous la direction de Sylvie Lindeperg, historienne, spécialiste de la Seconde Guerre mondiale et de l’histoire du cinéma. Durant ce master, il a travaillé sur la masculinité dans les films du SCA entre 1945 et 1950, confirmant sa grande appétence pour les questions de communication militaire ainsi que pour l’analyse des images provenant de ce monde.

« J’ai toujours aimé travailler sur les conflits du XXe siècle et notamment sur la Seconde Guerre mondiale, car celle-ci mobilise un nombre important d’images, et les bases muséales françaises sur le sujet, très riches, m’ont toujours fasciné. »

Son projet de recherche actuel consiste en l’analyse de deux corpus distincts : il étudie les représentations du débarquement de Provence via les photos prises par le SCA, mais également via les œuvres de la photographe belgo-polonaise Julia Pirotte. Il compare et croise ensuite les regards à la lumière de cet événement historique. Le sujet mobilise plusieurs fonds de l’ECPAD : il travaille à la fois sur des reportages réalisés par Jacques Belin, Robert Auclaire, Raymond Méjat, ou encore Roger Montéran.

Ce n’est pas la première fois que Loan Peuch consulte les archives de l’ECPAD. Il en a déjà eu l’occasion en Master 1 dès la rentrée de septembre 2021. Sa directrice de l’époque l’avait mis en contact avec les services de l’ECPAD, qui l’ont accompagné tout au long de sa recherche.

Il travaillait alors sur des fonds d’après-guerre et a donc consulté un nombre important de documents non montés ou de reportages ayant été diffusés au grand public.

Produits par des caméramans en équipe réduite, souvent près du front, ces reportages parfois très courts sont porteurs d’une grande charge émotionnelle, notamment lors de l’évacuation de blessés.

Loan Peuch a constaté au fur et à mesure de ses recherches que la sauvegarde d’une certaine dignité face à la défaite qui se profilait en Indochine passait par l’entretien d’une image masculine et masculiniste du soldat et par la valorisation permanente de son corps. Il a également travaillé sur de nombreuses photographies, cette expérience ayant façonné son futur projet de Master 2 tout en le familiarisant avec le vocabulaire et la technicité des fichiers à étudier.

Les photographies produites durant la Libération de la France l’ont profondément marqué. Elles se démarquent par un optimisme, une rage de vaincre unique. Les photos de la libération de Marseille traduisent une joie faisant se craqueler la prétendue neutralité du reporter de guerre.

Par ailleurs, les photographies de la libération du camp de concentration de Vaihingen, par Germaine Kanova, sont assourdissantes d’horreur et difficiles à prendre en main lors d’une analyse.

Loan Peuch porte sur les fonds de l’ECPAD un regard teinté d’une grande curiosité. Ces documents sont précieux à la fois d’un point de vue analytique mais également historique et sa recherche se trouve au croisement de ces deux notions. Il y porte également un regard à la fois bienveillant et extrêmement reconnaissant.

« Sans ces fonds, ma recherche aurait été bien pauvre et mon cheminement intellectuel, lié au Master, s’en serait vu ralenti. J’en profite pour remercier Mme Lindeperg et Mme Pontillon-Valedon (ECPAD) de m’avoir indiqué ces fonds utiles pour tout chercheur. Leur conservation, leur entretien ainsi que leur diffusion sont essentiels à la bonne compréhension des périodes dépeintes. »

Les recherches à l’ECPAD lui permettent de préciser des événements historiques, de multiplier les regards sur ces derniers, d’analyser la guerre en train de se faire… en somme de se trouver au plus près du fait militaire. Elles lui ont été et lui seront utiles dans le futur, notamment quant à l’établissement et à l’achèvement de son sujet de thèse.