Photo de Roberto BATTISTINI artiste-photographe - copyright Stéphane de Bourgies
© Stéphane de Bourgies

1) Depuis quand connaissez-vous l’ECPAD et comment l’avez-vous connu ?

Je connais les images de l’ECPAD depuis très longtemps. Mon père, ancien combattant de la Seconde Guerre mondiale puis de la guerre d’Indochine et de la guerre d’Algérie, était abonné à TAM (Terre Air Mer). Quand j’étais enfant, je découvrais dans ce magazine et son univers une certaine forme d’aventure… Il a contribué très certainement à nourrir mon imaginaire de photographe et mon désir de devenir reporter-photographe. Ce qui fut mon métier durant vingt-cinq ans (carte de presse N°55383) pour de grands magazines de la presse française et internationale et des agences de presse : Business Week International, Sunday Times, Figaro Magazine & Madame Figaro, Paris Match, VSD, Elle, Marie Claire, L’Expansion, Agences Gamma, SIPA, GLMR, etc.

Par la suite dans mes études de cinéma (Paris VIII) puis à l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs de Paris en section Photographie, je me suis intéressé aux grands reporters et aux réalisateurs dont j’ai découvert le travail au cinéma et dans des expositions : Raymond Depardon, Jacques Perrin, Pierre Schoendoerffer et plus récemment Gabriel Le Bomin, tous issus de l’ECPAD.

Plus récemment en 2012 je me suis rendu au fort d’Ivry dans le cadre d’un premier partenariat noué avec l’ECPAD. J’ai eu accès aux archives de la Seconde Guerre mondiale et plus particulièrement aux images de la Corse et du Casabianca en 1942-1943 pour préparer le premier film qui accompagnait mon travail de recherche historiographique présenté au musée de l’Histoire de l’immigration à Paris.

Enfin, en 2022-2023, grâce au soutien de l’ECPAD, j’ai pu réaliser le film de 26 minutes Corse 1943, les Passeurs de mémoire qui accompagne l’exposition présentée à la citadelle de Corte dans le cadre du 80e anniversaire de la libération de la Corse. À cette occasion j’ai passé plusieurs semaines entre les recherches d’images d’archives, la réalisation, le montage, les animations 2D, la synchro et le mixage. J’y ai côtoyé à cette occasion de grands professionnels passionnés.

2) Quelle place tiennent les images de l’ECPAD dans votre sujet ?

Dans le film de 26 minutes que j’ai réalisé, et qui sera présenté au cœur de mon exposition, les images d’archives de l’ECPAD sont essentielles. Elles sont la colonne vertébrale du film et permettent d’illustrer et de rendre vivants les témoignages des résistants et des anciens combattants. Elles nourrissent le propos bien évidemment, même si l’on sait – comme en témoigne Gabriel Le Bomin – que 70% de ces images sont reconstituées.

3) En quoi consiste votre travail au sein du pôle production de l’ECPAD pour la réalisation de votre film projeté dans l’exposition ?

Au sein du pôle production de l’ECPAD, mon travail de réalisateur a consisté, d’une part, à opérer des recherches historiques et des choix de plans dans le fonds d’archives grâce à la mémoire visuelle de ses documentalistes ; d’autre part, en accord avec la direction de production, de superviser le montage, l’habillage (cartes 2D), l’enregistrement de la voix off, la synchro et le mixage avec l’ingénieur du son.