1 – Quel projet avez-vous choisi de développer au sein de la résidence d’artiste de l’ECPAD ?

Pendant la Seconde Guerre mondiale, l’ethnologue Germaine Tillion s’engage dans la Résistance, puis est dénoncée et déportée dans le camp de Ravensbrück. Là-bas, avec l’aide de ses camarades, elle écrit une opérette intitulée Le Verfügbar aux Enfers, où elle revisite des chansons de l’époque et tourne leurs conditions de détention en dérision. Ce texte m’a tellement impressionnée que j’ai eu envie d’en parler autour de moi, en me servant de la bande dessinée comme médium.

2 – Quelles opportunités vous offre le neuvième art pour aborder l’aspect historique ? Que souhaitez-vous transmettre au public visé ?

Avec la bande dessinée, tout est possible ! Contrairement au cinéma ou au théâtre par exemple, les contraintes de budget n’entrent pas en compte quand on veut dessiner certains costumes, certains décors… Et il existe une multitude d’astuces graphiques pour contourner les éventuels flous historiques. Pour ma part, mon ambition est donc de faire connaître davantage Le Verfügbar aux Enfers et de partager ce que la pièce suscite en moi (beaucoup d’admiration et, même si ça peut sembler paradoxal, une grande foi en l’humanité).

3 – Qu’attendez-vous de cette expérience au sein de La Résidence au Fort ?

Mon idée en venant au Fort était de me servir des archives comme source d’inspiration pour des recherches graphiques : inspiration documentaire bien sûr, avec le contenu sur les camps de prisonniers, la déportation, le théâtre aux armées, la vie dans les années 1940, etc., mais aussi inspiration plus sensible, au niveau des ambiances, de la gestion des niveaux de gris… Le tout dans un cadre qui donne envie de dessiner toute la journée. Après un premier mois de résidence, je ne suis pas déçue !