Les deux lauréates ont été sélectionnées par un jury composé de trois représentants de l’ECPAD, Laurent Veyssière, Gilles Ciment et Alexandra Berdeaux, et de deux photographes membres de l’ADAGP, Julie Glassberg et Antoine Schneck.

Camille Lévêque © Mathias Deshours

Née en 1985, Camille Lévêque est diplômée d’un bachelor en Arts appliqués et Littérature de Paris 8 et d’un master en Arts appliqués de l’université de Californie à Los Angeles aux États-Unis. Reporter pour l’UNHCR (Agence des Nations Unies pour les Réfugiés) en Arménie puis assistante éditoriale pour Magnum Photos à Paris, elle se concentre depuis 2011 sur sa pratique de photographe, éditrice et graphiste.

À partir d’archives personnelles, mélangeant photographie, collage, vidéo et installation, Camille Lévêque aspire à représenter l’identité plurielle des enfants de la diaspora. Sa pratique questionne la part de fantasme et de fiction dans ces héritages intergénérationnels et l’impact du temps sur la construction d’une mémoire fiable et universelle.

Lauréate de différents prix (Sportlight Award, Fotografia Europea Award, Prix Maison Blanche, etc.), son travail est exposé régulièrement en France et à l’étranger dans des institutions telles que Mattaoio (Italie), Aperture Gallery (USA), Red Hook Labs (USA), UNSEEN (Pays-Bas), Fondazione Fabbri (Italie), CRP (France) ou encore le CENTQUATRE-PARIS (France).

Le projet proposé par la lauréate s’intéresse à la perception collective des réfugiés et à l’analyse de leur statut social grâce à la mise en place d’un index iconographique permettant d’illustrer les recherches en sciences humaines sur le sujet afin de créer un dialogue entre texte et images, anciennes et contemporaines.

Déclaration de la lauréate :
« Je cherche à voir comment on a documenté du point de vue du photographe militaire, comment les représentations des réfugiés ont évolué avec la technologie et maintenant les vues prises par les réfugiés eux-mêmes. Il faut réfléchir à l’éthique de ces photographies. Je veux montrer dans quel registre les photographies se situent, entre grande histoire, petite histoire ou émotion. »

Sylvie Bonnot © Didier Trénet, 2020

Née en 1982, Sylvie Bonnot, photographe plasticienne, a été lauréate de la Grande Commande photographique pilotée par la Bibliothèque nationale de France (2022) et de la résidence hors les murs de l’Observatoire de l’Espace du Centre national d’études spatiales (2021-2022), Sylvie Bonnot développe de nouveaux modes de transfigurations de l’image interrogeant les formes naturelles et industrielles du paysage et de l’espace.

Son travail est exposé régulièrement en France et à l’étranger dans des institutions telles que le Carreau du Temple (France), UNSEEN & The Merchant House (Pays-Bas), Fondation Facim & EDF (France) ou encore la Bibliothèque nationale de France.

À travers sa technique de la « mue », qui permet une dépose et une repose de la fine couche de gélatine issue de tirages argentiques pour favoriser de nouveaux enjeux et une nouvelle lecture des images choisies, la photographe lauréate propose avec son projet un nouveau récit sur les mouvements de réfugiés, tout en s’intéressant aux notions d’histoire qui se répète et d’universalité.

Déclaration de la lauréate : « L’universalité du phénomène doit être l’ambition première du projet, la géographie et la chronologie du projet se doivent d’être traversantes. Cette logique de recherches iconographiques dans les fonds de l’ECPAD puis de photographie plasticienne permettra de constituer un nouveau récit de ces mouvements de personnes, d’une histoire qui se répète, à l’échelle du monde. »

Déclaration de la lauréate :
« L’universalité du phénomènedoit être l’ambition première du projet, la géographie et la chronologie du projet se doivent d’être traversantes. Cette logique de recherches iconographiques dans les fonds de l’ECPAD puis de photographie plasticienne permettra de constituer un nouveau récit de ces mouvements de personnes, d’une histoire qui se répète, à l’échelle du monde. »

La résidence, d’une durée de trois mois, se déroulera au fort d’Ivry où l’ECPAD est installé depuis 1946. L’ECPAD met à disposition des artistes un atelier-appartement et un accompagnement privilégié dans la découverte des archives photographiques, sources intégrantes de leur projet, et les lauréates recevront chacune une bourse de vie de 6 000 €.

Après la bande dessinée avec Séra et l’illustration jeunesse avec Lucie Maillot, l’ECPAD et l’ADAGP se réjouissent de soutenir une nouvelle discipline artistique dans le cadre de La Résidence au Fort et souhaitent à Camille Lévêque et Sylvie Bonnot une expérience inspirante et créative au cœur d’un patrimoine iconographique riche de 15 millions de photographies.