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    Concours national de la Résistance et de la Déportation (2024-2025)

    Libérer et refonder la France : 1943-1945

    Partenaire du concours national de la Résistance et de la Déportation (CNRD), l’Établissement de communication et de production audiovisuelle de la Défense (ECPAD) invite élèves et enseignants à aborder le thème « Libérer et refonder la France : 1943-1945 » à travers l’étude approfondie de deux expositions présentées dès la fin de l’année 1944 à Lyon et à Paris :

    Exposer la Libération, d’hier à aujourd’hui

    Dès l’automne 1944, des expositions présentent au grand public un récit en images de la Libération. Elles font partie d’un programme de communication au service de la fabrique d’une unité nationale autour du général de Gaulle, dont l’autorité doit être consolidée, et de la revalorisation de l’armée dont l’image est dégradée depuis la défaite de 1940. Plusieurs reportages photographiques conservés dans les fonds de l’ECPAD nous restituent ces expositions. 

    Le Service cinématographique de l’armée

    Héritier des Sections photographique et cinématographique de l’armée, créées en 1915, le Service cinématographique de l’armée (SCA), un temps éclaté entre l’armée d’armistice et la France libre, se réorganise après le débarquement des Alliés en Afrique du Nord en novembre 1942. Ses effectifs connaissent alors une expansion significative, au fur et à mesure de l’engagement croissant des forces françaises dans les opérations de libération, notamment après le débarquement de Provence en août 1944. Entre la libération de la Corse en 1943 et la capitulation allemande le 8 mai 1945, plus de 17 000 clichés sont réalisés par les opérateurs de prises de vues de la France libre et ceux accrédités par le ministère de l’Information du gouvernement provisoire de la République française (GPRF).

    Un service dédié à la propagande

    Comptoir d’accueil de l’exposition Français voici notre armée.
    Paris, janvier 1945. © Descamps/ECPAD/Défense
    Réf. : TERRE 10022-R26

    La diffusion de ces photographies par l’armée fait partie intégrante de sa stratégie de propagande, gérée par un service (rattaché au 5e bureau de l’état-major de la 1re armée française) entièrement dédié créé au mois d’octobre 1944. Ce « Service Propagande » conçoit un programme de communication très complet et diversifié : conférences, représentations cinématographiques, circulation de voitures publicitaires ou encore distribution de produits dérivés. Parmi les moyens utilisés, les images photographiques jouent un rôle prépondérant. Elles sont largement diffusées dans la presse mais également intégrées sur des supports très variés (brochures, tracts, dépliants, etc.).

    Les centres de documentation de l’armée

    Des centres de documentation sont implantés dans les centres-villes, au fur et à mesure de la progression de la 1re armée française vers le nord, comme des jalons qui permettent de fixer la présence et le rayonnement de l’armée sur le territoire après son passage. Un centre a également ouvert à Paris.

    Selon Henri Barbier (délégué du Commissariat à l’Information), « le public a un besoin constant d’être informé […]. Les gens qui pendant trois années n’ont eu que le bourrage de crâne du bluff allemand, retransmis par les flagorneurs de Vichy ont un besoin de documents, d’images sincères » (Catherine Blum, Photographes et photographies de la Libération, thèse pour le diplôme d’archiviste paléographe, 2009, p. 46).  Ces centres ont donc pour fonction de proposer ces « informations », instaurant un lien direct entre la population et l’armée : on peut s’y procurer dépliants, brochures et supports d’information variés sur les opérations militaires passées et en cours.

    À Lyon et à Paris, ces centres de documentation – appelés également « centres de propagande » – proposent des expositions à destination du grand public. Informatives et pédagogiques (cartes, photographies, dioramas…), elles relaient le discours élaboré dans les plus hautes sphères de décision de l’État.

    Mises en scène de la France victorieuse

    La figure du général de Gaulle surplombe l’exposition.
    Paris, janvier 1945. © ECPAD/Défense
    Réf. : TERRE 10068-G2

    Depuis la défaite de 1940, le général de Gaulle n’a cessé de se battre pour « le droit de la France d’être au premier rang parmi les grandes nations qui vont organiser la paix et la vie du monde » (allocution du 25 août 1944, à l’hôtel de ville de Paris). En octobre 1944, alors qu’il vient d’obtenir que la France soit reconnue dans le camp des vainqueurs, la victoire des Alliés doit apparaître comme la victoire de la France. Les expositions présentées dans les centres documentaires de l’armée, à Lyon comme à Paris, témoignent et participent de ce travail de construction du récit d’une France victorieuse grâce à la valeur de son armée unie autour d’un chef incontestable, qui apparaît comme le sauveur de la France.

    La refondation de la nation doit tout d’abord apparaître comme indissociable du général de Gaulle. Il s‘agit de consolider son autorité en l’imposant dans l’imaginaire collectif comme le seul dirigeant possible. L’image du général de Gaulle est omniprésente et participe de la construction du mythe gaullien du sauveur, déjà en train de s’écrire. Cette dimension se retrouve tant dans les images produites par le SCA que dans leur mise en scène dans le cadre des expositions qu’il produit.

    De Gaulle doit également apparaître comme le chef militaire respecté d’une armée solide et intrépide. La production iconographique du SCA en est à la fois le vecteur et le reflet. Il s’agit d’une part de gommer la défaite de 1940 en mettant en scène les victoires récentes dans une veine épique et héroïsante.  D’autre part il s’agit de donner à l’armée française le premier rôle dans la Libération, avec pour corollaire une minoration systématique du rôle des Alliés et de celui des Forces françaises de l’intérieur (FFI).

    On retrouve les éléments de ce récit élaboré par l’armée déclinés de façon systématique dans les deux expositions de Lyon et de Paris : dans les choix iconographiques, scénographiques, mais également dans les photographies de ces expositions prises par les opérateurs du SCA, qui en constituent les archives en images à notre disposition aujourd’hui. Nous vous invitons à explorer ces expositions, et à vous saisir des pistes pédagogiques proposées pour les décrypter.

    Ressources complémentaires

    • ImagesDéfense : explorez la collections « Libération » dans la base de données d’images de l’ECPAD.

    Les sessions précédentes du Concours national de la Résistance et de la Déportation